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CONTRE L’AUTORITARISME, LE RACISME ET L’EXTRÊME DROITE : RIPOSTE SOCIALE ANTIFASCISTE

le 2 juillet 2021, par NPA

Tract du NPA pour la manifestation du 3 juillet contre le congrès du Rassemblement National à Perpignan

Les 3 et 4 juillet, le Rassemblement national tiens son congrès à Perpignan en vue du lancement de la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Si les résultats des régionales et départementales se sont avérés moins bons que prévu pour le RN, ils ne doivent pas nous faire oublier la menace que représente toujours ce parti.

Les 2,9 millions de voix obtenues, alors que l’abstention atteint un taux record, montrent que le RN a su construire une base électorale qui vote par conviction pour le programme raciste, antisocial et liberticide de ce parti.

L’AUTORITARISME EN MARCHE AU SEIN DES FORCES DE RÉPRESSION

Par ailleurs, les résultats des régionales ne permettent pas de mesurer les évolutions réactionnaires et liberticides au sein de l’appareil d’État, et notamment au sein de la police et de l’armée. En avril et en mai deux tribunes de militaires avaient appelé le pouvoir politique à agir fermement, faute de quoi les militaires seraient contraints d’intervenir pour faire face à la « guerre civile ».

Côté police, ce sont des milliers d’agents armés qui ont manifesté le 19 mai devant l’Assemblée pour exiger de nouvelles mesures liberticides. L’objectif pour les syndicats policiers est de contraindre la justice à rendre des comptes à la police…

Ces évolutions s’inscrivent dans la continuité des politiques et mesures liberticides du gouvernement Macron : gestion violente de la mobilisation des Gilets jaunes, loi sécurité globale, loi séparatisme… Le gouvernement Macron est affaibli, et sa base sociale restreinte et son absence de relais dans la société pour faire accepter ses politiques le rendent largement dépendant des forces de répression, lesquelles connaissent un profond mouvement de radicalisation dans un contexte de progression des idées d’extrême droite. La reprise des thématiques et des mesures de cette dernière par le gouvernement tend à la légitimer et à achever le processus de « dédiabolisation » amorcé par Marine Le Pen lors de son arrivée à la tête du parti en 2011.

LE RN AU POUVOIR : UN SAUT QUALITATIF LIBERTICIDE, RACISTE ET ANTISOCIAL

Le RN au pouvoir mènerait une politique raciste, liberticide et antisociale d’un niveau quantitativement et qualitativement supérieur à celle que mène aujourd’hui le gouvernement Macron. Le RN a été fondé par des fascistes et emprunte au MSI italien (néofasciste) son logo représentant l’âme de Mussolini montant au ciel. Le bilan des politiques menées dans les mairies gagnées par le RN depuis 2014, c’est la suppression de la cantine pour les plus démunis au Pontet, l’expulsion du Secours populaire à Hayange, l’embauche de militants identitaires à Baucaire et Cogolin, la glorification de la colonisation en Algérie à Perpignan…

La perspective d’une crise sociale d’ampleur, qui est devant nous avec la « sortie » de la crise sanitaire et l’arrêt du soutien massif aux entreprises, a de quoi inquiéter tant on sait que le RN se nourrit de telles crises. Qui plus est, l’orientation raciste et liberticide du RN trouvera un écho fort dans l’appareil d’État, comme l’indique par exemple un récent sondage donnant le vote pour Marine Le Pen à 64% chez les policiers.

C’est à ces sombres perspectives qu’il faut s’opposer en construisant une résistance d’ensemble. Il s’agit de lutter contre les régressions sociales qui font le terreau de l’extrême droite, afin de faire la démonstration que des solutions collectives existent face à la crise. Ces luttes doivent être articulées à des mobilisations contre les politiques racistes, mais aussi contre l’extrême droite. Comme dans le cadre de la construction de la manifestation de Perpignan, il faut que les organisations syndicales, les associations et les collectifs, ainsi que les organisations politiques, s’unissent pour que la confiance change de camp, pour déconstruire les discours de l’extrême droite et mobiliser contre elle. En perspective : l’organisation de week-ends de mobilisation, discussion et débat, des rencontres sociales antifascistes, partout dans le pays à l’automne.