Jacques Colombier (tête de liste FN à Bordeaux) et JMLP
En Gironde aussi, le FN a enregistré une progression importante. Comme partout, il s’est présenté comme prétendument antisystème, « la force du bon sens »... et il a réussi à constituer dix-sept listes contre deux en 2008, touchant la moitié de la population du département.
Quatre de ses listes se sont maintenues au second tour et 18 conseillers municipaux ont été élus. Deux conseillers à Bordeaux (6 %), Ambarès-et-Lagrave (14,6 %), Floirac (15,9 %), Bègles (12,1 %), Saint-Laurent-Médoc (16,8 %). Un conseiller à Mérignac (7,9 %), Libourne (10,3 %), Arcachon (8,2 %), Cabanac-et-Villagrains (19,6 %). Le FN n’a pas d’élu à La Teste (9,2 %), Cardan (6,1 %), Pessac (9 %), Ruch (18,8 %), Saint-Médard-en-jalles (7,8 %) et Saint-Seurin de Cursac (25,4 %). C’est à Lormont qu’il fait son meilleur résultat, avec 4 élus et 21,9 %. Une situation particulière liée au discrédit local de la droite qui n’a obtenu que 10 % et dont on peut penser que les voix ont été siphonnées par le FN.
Ces résultats ont été acquis alors que dans la plupart des endroits, le FN a engrangé des voix sans faire campagne et n’a pas de réelle implantation militante. Comme à Lormont, où le candidat était un inconnu et où la totalité des quatorze panneaux électoraux n’ont même pas été collés. A Mérignac, le candidat, pourtant présent depuis longtemps, était tout seul à distribuer sur le marché. Ces difficultés ont été illustrées par les nombreuses histoires de candidats à qui le FN avait visiblement forcé la main. Sans parler de villes comme Pauillac et Lesparre où il n’a pas réussi à faire de listes, alors que Marine Le Pen était arrivée en tête à la présidentielle. Le sommet a été atteint à Saint-Jean-d’Illac où face aux plaintes, le FN a préféré ne pas distribuer le matériel déjà imprimé de la liste qui avait pourtant été déposée à la préfecture.
Il ne s’agit pas de minimiser la menace, car les élus obtenus par le FN vont lui servir pour essayer de s’implanter, d’agréger des réseaux, de constituer une clientèle... C’est l’objectif qui a été fixé nationalement par Marine le Pen.-
Il s’agit bien pour l’ensemble du mouvement social de mesurer la situation et de se donner les moyens de mener la bataille politique pour faire reculer l’extrême droite et les dangers qu’elle porte contre le monde du travail et les classes populaires, et cela ne peut se faire qu’en combattant les politiques d’austérité qui en font le lit.